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050817 - « Nous ne voulons plus ętre le trou noir de la Turquie »,
Emmanuelle Debelleix
Trois questions à Naif Alibeyoglu, maire de Kars
« Nous ne voulons plus être le trou noir de la Turquie », déclare l’homme d’affaires devenu le premier magistrat de la ville.

Correspondance particulière.

La cinquantaine débonnaire, Naif Alibeyoglu, l’enfant du pays devenu homme d’affaires, tient les rênes de la mairie de Kars depuis six ans. Kurde par sa mère, élu sous la bannière de l’AKP, cet ancien étudiant marxiste est un pragmatique qui affiche une énergie farouche, déterminé à sortir sa - région de l’ornière de la pauvreté.

Quels sont vos objectifs en tant que maire de Kars ?

Naif Alibeyoglu. J’ai deux objectifs : la réouverture de la frontière avec l’Arménie, vitale pour la vie économique de la région, et l’approfondissement des liens avec l’UE. Avec une attention toute particulière pour l’Europe ! Bien évidemment, je veux développer le commerce avec le Caucase, mais ma priorité c’est l’adhésion à l’UE. Elle est comme une boussole pour nous, une voie vers le progrès. Si on n’avait pas cet objectif, le pays serait livré soit à l’impérialisme américain, soit au terrorisme et aux islamistes radicaux.

Précisément, l’intégration à l’UE ne passe-t-elle pas par la réconciliation turco-arménienne ?

Naif Alibeyoglu. Peut-être. Mais je suis sûr que, via le dialogue, cette réconciliation se fera. Je ne suis pas historien, mais maire. Et ce dont nos deux pays ont besoin, c’est de - recommencer à commercer normalement. Certes, les résistances politiques à cette réouverture sont encore nombreuses. Rien que l’an dernier, lors du festival culturel de notre ville, j’ai tenté de jumele Kars avec Gumri, située en Arménie. Mais Ankara s’y est opposé. - Cependant, je reste optimiste.

Sur quelles forces vives peut s’appuyer la ville pour asseoir son développement ?

Naif Alibeyoglu. D’une part sur les activités traditionnelles, au – premier rang desquelles l’élevage, à condition que nous ayons les moyens de moderniser notre production. Nous venons ainsi de mettre en place un réseau de 16 fermes pilotes, que nous voudrions intégrer dans un processus agro-industriel. Grâce à différentes coopérations, comme celle engagée avec le ministère de l’Agriculture français, nous comptons sur ce projet pour redynamiser le tissu économique de la région.

D’autre part, nous pouvons compter sur les hommes et les femmes de la région, et notamment la jeunesse. Kars est dotée depuis une dizaine d’années d’une université. Encore jeune certes, mais enfin, la ville recommence à attirer un peu de monde. Peu à peu. Et ces futurs diplômés, s’ils restent, nous permettront de ne plus être le trou noir de la Turquie.

Entretien réalisé par E. D. et A. P

V.V

 
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