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21 07 2008 - Négociations secrètes en Suisse - Position de l'Association Suisse-Arménie
www.armenian.ch
19 juillet 2008 | Association Suisse-Arménie | Berne
Position officielle de l’Association Suisse-Arménie (ASA)

Arménie et Turquie: négociations secrètes à Berne
L’Association Suisse-Arménie (ASA) se réjouit que la Suisse ait été choisie comme centre du dialogue pour la reprise des relations diplomatiques entre l’Arménie et la Turquie. La réalité des négociations secrètes, qui semblent avoir commencé le 8 juillet 2008 à Berne, a été indirectement confirmée le 18 juillet 2008 par le Ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan. L’ASA voit cependant aussi que, dans cette démarche en soi positive, se cache le désir de la Turquie de mettre à nouveau en doute le fait établit, du point de vue du droit international, du génocide des Arméniens en 1915/17, et de ralentir ainsi la reconnaissance internationale de ce génocide. Ceci est d’autant plus choquant que la Suisse a condamné sans équivoque au niveau du Tribunal fédéral la négation du génocide des Arméniens, confirmant ainsi sa réalité. L’ASA est convaincue qu’un vrai dialogue entre les deux pays n’a de sens que si la Turquie ouvre sa frontière avec l’Arménie fermée unilatéralement depuis 1993.

Depuis un mois, la partie arménienne envoie de manière répétée des signaux appelant au dialogue avec la Turquie. Lors de sa visite ces 26 et 27 juin dernier dans la capitale d’Arménie Érévan, la Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a laissé entendre que la Suisse était prête à servir d’intermédiaire. La Turquie n’a aucune relation diplomatique avec l’Arménie depuis son indépendance en 1991. En outre, depuis 1993, et en raison de son alliance stratégique avec l’Azerbaïdjan, la Turquie a unilatéralement fermé sa frontière avec l’Arménie en évoquant le conflit avec le Karabagh. Jusqu’à ce jour, la Turquie a soumis l’ouverture de cette frontière au retrait des forces arméniennes du Karabagh et à l’abandon par l’Arménie de toute demande de reconnaissance internationale du génocide de 1915/17. De plus, et depuis déjà plusieurs années, la Turquie propose une «commission historique bilatérale» entre les deux pays pour réexaminer les faits des années 1915 à 1917.

L’ASA n’est pas opposée à une commission scientifique internationale largement soutenue qui pourrait étudier en profondeur les aspects encore méconnus du génocide des Arméniens et qui publierait ses résultats. Il est même temps qu’une telle initiative soit entreprise, et surtout sous l’autorité officielle de l’ONU. L’ASA s’élève cependant fermement contre toute tentative d’édulcorer, de banaliser ou, pire, de nier la réalité du génocide des Arméniens.



Ce n’est pas la première fois que la Suisse tente de jouer les intermédiaires entre les deux pays, et particulièrement sur le thème du génocide. Le 9 juillet 2001 déjà, à l’initiative du département d’État américain, le première réunion de la TARC (Turkish-Armenian Reconciliation Commission) s’était tenue à Genève, entre une délégation inofficielle turque de 6 personnes (dont des anciens diplomates de haut-rang étroitement liés à des actions à l’étranger de négation du génocide des Arméniens) et une délégation arménienne de 4 personnes. Les discussions d’alors se sont brisées contre la reconnaissance de la réalité du génocide des Arméniens. En effet, après avoir réussi à s’entendre en 2002 sur le choix d’une instance juridique neutre (ICTJ – International Center for Transitional Justice) qui devait trancher si la définition de droit international du mot génocide selon l’ONU s’appliquait également aux massacres de 1915/17, la délégation turque s’était retirée de la TARC. L’ICTJ a reconnu sans équivoque en 2004 que le destin des Arméniens dans l’Empire ottoman devait être définitivement considéré comme un génocide. La Turquie ne voulait pas reconnaître cela, c’est pourquoi elle a rompu le dialogue, ce qui entraîna la fin de la commission.



La Suisse et la cheffe du DFAE Micheline Calmy-Rey ont tenté dans le passé de clarifier la signification d’une «commission historique», ceci malheureusement sans grand succès car la Turquie a sans cesse tenté d’empêcher la dénomination de génocide. La Suisse parla bien d’une commission internationale, sans toutefois clairement définir ce qu’auraient dû être ses buts. L’ASA reste pour cela quelque peu sceptique. Il ne lui semble pas sérieux d’intégrer un dialogue de façade dans un jeu diplomatique – et ceci plus particulièrement avec un pays comme la Turquie où les intellectuels sont soit poursuivis pénalement, soit assassinés, en raison de leurs opinions ou de leurs publications relatives au génocide des Arméniens. Il suffit d’évoquer le cas de l’éditeur Ragip Zarakoglou qui a été condamné pour violation de l’article 301 du code pénal turc, récemment modifié pour le rendre soi-disant euro-compatible, ou encore le meurtre à Istanbul du journaliste d’origine arménienne Hrant Dink en janvier 2007, pour comprendre le contexte politique actuel en Turquie.



Le génocide des Arméniens n’est pas négociable ! Une amélioration des relations diplomatiques entre Ankara et Érévan ne pourra être entrevue que quand la Turquie reconnaîtra sans équivoque la réalité historique du génocide des Arméniens en 1915/17, et quand elle cessera de tenter d’affaiblir sa reconnaissance à travers des manoeuvres élimées. La Suisse officielle devrait savoir reconnaître ces intentions turques. Elle pourrait ainsi faire valoir et rendre de façon plus crédible son rôle d’intermédiaire.

Sarkis Shahinian
Président de l’Association Suisse-Arménie
www.armenian.ch

Ludwig Naroyan

 
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